Dès les premiers moments où j’ai tenu mon fils dans mes bras, une avalanche de sentiments m’a submergée. Joie, amour, mais aussi, avouons-le, une pointe d’anxiété face à ce nouveau rôle de maman. Et si je vous disais que, dans cette aventure, nous ne sommes pas seules ? Que le concept d’ « aide » dans le post-partum, tel que nous le connaissons souvent, peut et doit évoluer vers une responsabilité partagée, une coparentalité plus équitable ? C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, non seulement en tant que future professionnelle de l’accompagnement périnatal, mais aussi comme maman qui a traversé les montagnes russes du post-partum.
Dans notre société, on glorifie souvent l’image de la super-maman, celle qui, malgré la fatigue et les défis, gère tout à la perfection. Mais soyons honnêtes, cette image est non seulement irréaliste, mais elle est aussi profondément injuste.
Aujourd’hui, je veux ouvrir une conversation sur l’idée d’une coparentalité équitable dès les premiers jours de la vie de bébé. L’objectif ? Remplacer l’idée d’ « aide » par une implication profonde et partagée, pour le bien-être de toute la famille. À travers cet article, je partagerai avec vous des réflexions, des conseils pratiques et bien sûr, des tranches de vie personnelle. Car oui, promouvoir une coparentalité équitable, c’est avant tout une affaire de cœur, d’écoute et de partage.
Alors, que vous soyez enceinte, jeune maman, ou partenaire prêt à s’engager pleinement dans cette belle aventure, je vous invite à me suivre dans cette réflexion. Ensemble, redéfinissons les contours de la parentalité pour faire de l’égalité parentale une réalité dès le premier jour.
Disclaimer : cet article s’adresse principalement aux parents en couple. La réalité des parents solos est très différente et fait l’objet d’un article à part entière. Merci de votre compréhension !
Cet article a été écrit dans le cadre de ma participation à l’événement inter-blogueurs “parent débutant, tout ce que vous voudriez savoir ” organisé par Dominique du Blog Défi de Parent dont le but est de booster le bien-être parents-bébé-enfant. Sur son blog, j’ai particulièrement apprécié les articles suivants dont je vous recommande la lecture, car ils correspondent aussi aux messages que je souhaite partager sur « Maman Va Bien »:
– 5 astuces pour prendre soin de soi (AUSSI) en étant parents
– Vos supers pouvoirs de parents
Pourquoi repenser le rôle du partenaire dans le post-partum est crucial ?
Si l’on parle souvent de l’importance de l’accompagnement pendant le post-partum, la dimension de cette aide mérite d’être revisitée. Le terme « aide », souvent utilisé, semble insinuer que la responsabilité principale repose sur les épaules de la maman, reléguant l’autre parent au rôle de soutien secondaire. Mais ne devrions-nous pas, dès le départ, envisager la parentalité comme un partenariat à part entière ?
Démystification de la « super-maman »
Pour l’avoir vécu moi-même, je sais combien il est facile de tomber dans le piège de vouloir tout faire parfaitement. Mais cette quête de perfection peut mener à l’épuisement et au sentiment d’isolement, puis à de la culpabilité voire même de la rancœur envers son ou sa partenaire. C’est en partageant les responsabilités et les joies que nous pouvons vraiment trouver notre équilibre et protéger non seulement notre santé mentale et physique, mais également notre couple.
Les conséquences d’une répartition inéquitable des responsabilités parentales
Lorsque les tâches ne sont pas partagées, le risque de burn-out parental est réel. J’ai rencontré tant de mamans qui, en silence, portent cette charge jusqu’à ce qu’elles n’en puissent plus. Et pourtant, ce scénario est évitable. La clé ? Une implication égale et active de chaque parent dès les premières heures. N’oublions pas que le désir de devenir parent est, normalement, un désir partagé. En dehors des cas de parents solos, la parentalité est une aventure qui est, par principe, partagée et qui devrait le rester.
Les bénéfices de la coparentalité équitable pour la famille
L’adoption d’une démarche de coparentalité équitable n’est pas seulement une question d’équité ; elle est également source de nombreux bienfaits pour tous les membres de la famille.
Amélioration de la santé mentale de la mère
Lorsque les responsabilités sont partagées, la mère se sent soutenue, ce qui contribue à réduire fortement le risque de dépression post-partum. Je me souviens combien les moments de répit, partagés avec mon partenaire, ont été salvateurs pour moi. Son soutien au quotidien me donnait une gorgée d’air qui me permettait de ne pas sombrer, dans tous les sens du terme, sous le poids de la fatigue et de la charge mentale. Les premiers jours sont particulièrement difficile pour la maman, car la fatigue physique de l’accouchement et de la grossesse est encore très présente, alors que le père est physiquement en pleine possession de ses moyens. Les premiers jours peuvent faire toute la différence sur la sérénité et la récupération physique de la maman, et donc sur tout le reste du post-partum.
Renforcement du lien entre le partenaire et l’enfant
Il est crucial que les deux parents créent des liens forts avec leur enfant dès le début. Ce partage des moments de soins et de tendresse forge des liens indélébiles. Mon partenaire et moi avons veillé à alterner les nuits, les bains, les moments de jeu, permettant à chacun de nous de tisser un lien unique avec notre enfant. Pour cela, le rôle du congé paternité est absolument incontournable. Ce lien que l’on crée dès le début peut faire une différence considérable sur la suite des relations familiales. Bien qu’il soit possible de tisser ce lien tout au long de la vie, il ne sera jamais aussi profond et facile à nouer que lors de ces précieux premiers jours.
Équilibre et satisfaction dans la relation de couple
La coparentalité équitable peut également renforcer la relation de couple. En partageant les responsabilités, les défis, mais aussi les moments de joie, le couple se trouve uni face aux aléas de la parentalité. Les moments où nous avons pu, mon partenaire et moi, échanger nos ressentis et nos expériences parentales ont été d’une richesse inestimable pour notre couple. Je garde un souvenir émerveillé et reconnaissant des premières semaines à la maison, où nous avons découvert la vie à trois, dans l’intimité de notre foyer, en prenant le temps de mettre en place notre nouveau rythme et nos nouveaux liens. C’est un moment précieux et hors du temps qui reste pour moi l’un des plus beaux de ma vie. L’implication de mon compagnon dans ces moments-là a aussi facilité son implication à long terme, et je suis aujourd’hui encore très fière du père aimant et impliqué qu’il est.
Nous avons bien entendu encore des désaccords et des prises de bec, mais la solidarité que nous avons construite dès le départ autour de notre parentalité est un ciment extrêmement solide. Le fait qu’il ait expérimenté comme moi les premiers jours, les soins, les réveils nocturnes, le rythme anarchique des premières semaines avec notre fils… tout cela a contribué à ce que mon compagnon soit parfaitement conscient de ma réalité de maman pendant toute la période suivante où je suis restée seule à la maison. Jamais il n’a eu l’audace de prétendre que j’étais « en vacances » et que j’avais le temps de faire le ménage (et toute autres remarques insupportables que les mamans entendent beaucoup trop souvent). Par ailleurs, puisqu’il a partagé tous ces apprentissages avec moi, je suis parfaitement confiante dans sa capacité à prendre soin de mon enfant, et je n’ai aucune inquiétude à le lui confier pour prendre le relais (que ce soit pour le bain, les repas, le sommeil…) Cela devrait être la norme, mais malheureusement trop peu de mères peuvent se targuer de vivre une telle situation.
En fin de compte, promouvoir une coparentalité équitable, c’est reconnaître que chaque parent a un rôle essentiel à jouer, non seulement dans les soins à l’enfant mais aussi dans le soutien mutuel au sein du couple. C’est une démarche qui demande ouverture, communication et surtout, un engagement commun à bâtir ensemble les fondations d’une famille équilibrée et heureuse.
Comment établir une coparentalité équitable dès le départ ?
L’établissement d’une coparentalité équitable commence bien avant la naissance de l’enfant. C’est un processus qui nécessite préparation, communication, et surtout, un engagement mutuel. Voici quelques pistes pour poser les bases d’une parentalité partagée, enrichissante et équilibrée.
Définir les attentes et les responsabilités ensemble
La préparation avant la naissance
Profitez de la période de grossesse pour discuter de vos visions de la parentalité. Assister ensemble aux cours de préparation à la naissance peut ouvrir des discussions enrichissantes sur le rôle de chacun. Mon partenaire et moi avons trouvé ces moments de préparation essentiels pour aligner nos attentes. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’une répartition équitable et non égalitaire des tâches : nous n’avons pas tous les mêmes forces et faiblesses, nos rôles n’ont pas vocation à être les mêmes mais à être complémentaires. Il est donc important de réfléchir à une organisation qui respecte non seulement la charge mentale et physique de chacun, mais également la dynamique du couple et de la future famille que l’on souhaite fonder. Les discussions autour des valeurs communes et des souhaits éducatifs sont primordiales.
La communication ouverte et régulière
La clé d’une coparentalité réussie réside dans la capacité à communiquer ouvertement sur tout : les peurs, les attentes, mais aussi les petites victoires du quotidien. Instituer des moments de partage réguliers permet de s’assurer que chacun se sent écouté et valorisé.
Partager équitablement les tâches et les soins de l’enfant
Exemples de répartition des tâches
Dès les premiers jours, établissez un planning de répartition des tâches adapté à vos réalités. Que ce soit pour les changements de couches, les biberons de nuit ou les moments de jeu, chaque parent doit trouver sa place. Alterner les rôles permet non seulement de partager les charges mais aussi de permettre à chacun de vivre pleinement tous les aspects de la parentalité. Il ne s’agit pas forcément de faire 50/50, de faire une nuit sur deux ou chacun son tour pour changer la couche : réfléchissez à une organisation qui soit cohérente avec vos fonctionnements quotidiens, et qui permette à chacun de tenir le coup. Parfois, mieux vaut laisser un parent se reposer correctement pour qu’il ou elle puisse assurer la nuit entière, ou la matinée suivante, etc. Vous êtes une équipe, et prendre soin l’un de l’autre vous aidera bien mieux à long terme que de chercher à compter les points !
Importance de la flexibilité et de l’adaptation aux besoins changeants
Les besoins de bébé évoluent rapidement, tout comme votre capacité à répondre à ces besoins en tant que parents. Soyez prêts à ajuster votre organisation selon les phases de développement de l’enfant et les éventuels imprévus. En étant conscients que rien n’est gravé dans le marbre et que vous êtes en train d’apprendre et de découvrir votre nouveau fonctionnement familial, vous allez vous épargner beaucoup de disputes et de stress inutiles. Je vous invite une fois encore à fonctionner en équipe et à créer une relation de soutien mutuel : n’oubliez pas que si vous avez voulu cet enfant, c’est parce que vous vous aimez, parce que vous êtes bien avec le ou la partenaire que vous avez choisi. N’oubliez pas l’amour qui, je l’espère, est à la base de ce projet.
Soutenir émotionnellement chaque parent
Reconnaissance et validation des efforts de chacun
Il est essentiel de reconnaître le travail et l’engagement de l’autre. Un simple « merci » ou « tu as bien géré aujourd’hui » peut grandement contribuer au bien-être émotionnel. Pensez donc, l’un(e) comme l’autre à vous donner régulièrement ces petits « câlins » verbaux qui peuvent faire toute la différence entre une journée « infernale » et une journée « un peu fatigante ».
Création d’un réseau de soutien externe si nécessaire
Parfois, malgré toute la bonne volonté, les défis peuvent sembler insurmontables. Savoir quand et comment chercher de l’aide externe (famille, amis, professionnels) est aussi une marque de force et d’intelligence parentale.
Surmonter les défis de la coparentalité équitable
Adopter une approche de coparentalité équitable n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y aura des moments de doute, de fatigue, où l’équilibre recherché semblera difficile à maintenir. C’est normal et cela fait partie de l’aventure de la parentalité.
Faire face aux attentes sociétales et familiales
Il est parfois difficile de se défaire des attentes traditionnelles de notre entourage ou de la société concernant les rôles parentaux. S’armer de patience, s’informer et surtout, rester fidèle à ses convictions, sont des clés pour tenir bon face aux jugements. Je vous conseille également, si vous le pouvez, de vous faire accompagner par un(e) psychologue ou un(e) conseiller(e) conjugal : n’attendez pas d’avoir des problèmes pour vous doter d’outils utiles pour prendre soin de votre relation, de votre santé mentale et de votre famille. Le fait de faire front commun sera une aide considérable pour tenir bon.
Adapter la coparentalité aux différentes structures familiales
Conseils pour les familles monoparentales
Pour les parents solos, l’équité dans la parentalité prend une autre dimension. Chercher des réseaux de soutien, accepter l’aide quand elle est proposée, et surtout, se ménager des moments de répit, sont cruciaux.
Gérer la coparentalité à distance
Pour les familles séparées, la communication devient encore plus cruciale. Organiser des moments de partage autour de l’enfant, même à distance, permet de maintenir un lien parental fort. Même s’il y a très souvent des sentiments négatifs, voire violents, entre les parents, il est important de permettre à l’enfant de maintenir un lien sain et équilibré avec chacun de ses parents. A la condition, évidemment, qu’aucun d’entre eux ne soit toxique et nocif pour l’enfant !
Conclusion
Construire une coparentalité équitable est un engagement qui demande du courage, de la détermination, mais surtout, beaucoup d’amour. C’est choisir de marcher main dans la main, dans le respect et l’équité, pour offrir à notre enfant et à notre famille le meilleur départ possible dans la vie.
Et vous, comment vivez-vous cette aventure de la coparentalité ? Je suis impatiente de lire vos expériences et conseils dans les commentaires. Ensemble, nous pouvons enrichir cette conversation pour bâtir un avenir où la coparentalité équitable n’est plus l’exception, mais la norme.
Merci infiniment pour ta participation à mon carnaval et merci aussi d’avoir développé cette thématique ! En effet l’idée que le père « aide » c’est un peu lui ôter son rôle de co-parent. Merci pour cela et pour la bienveillance et les encouragements qui émanent de ton article.
Merci beaucoup pour ton retour ! Je suis vraiment ravie que le thème te plaise aussi. Je trouve que c’est malheureusement une problématique trop souvent négligée, sous le prétexte que « ca se fait naturellement » ou que « tout le monde fait comme ça ». Les enjeux de santé mentale, pour la mère et l’enfant, sont vraiment au cœur de mes préoccupations et de mes efforts, et ce sujet en est une des clés !
Ton article est vraiment intéressant et je partage ta vision de la coparentalité, et en même temps pour être parents il faut bien être 2! Donc la coperentalité semble être une évidence. J’ai particulièrement été sensible au point sur les attentes sociétales et familiales qui peuvent véritablement être un défi à part entière alors qu’on s’est mis d’accort sur les attentes et les responsabilités de chacun.
Je ne vois pas pourquoi toutes les tâches iraient à la même personnes. A partir du moment où dans un couple les 2 travaillent, je trouve tout-à fait normal que toutes les responsabilités soient partagées. Merci pour ton article et tes conseils.