La nécessité de la gentillesse envers soi-même

Le début de la maternité est une période de transition intense, où les mamans doivent faire face à des changements profonds, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Entre les responsabilités liées à l’arrivée de leur bébé, le bouleversement hormonal, le manque de sommeil, et la pression souvent ressentie pour être une “bonne mère”, il est facile pour une jeune maman de se retrouver submergée.

Mais si prendre soin de son enfant est une priorité, prendre soin de soi l’est tout autant. Pourtant, de nombreuses femmes se jugent durement pendant cette période. Elles se reprochent de ne pas être “parfaites”, de ne pas être “à la hauteur”, ou encore de “ne pas en faire assez”. C’est là que la gentillesse envers soi-même devient un véritable atout. Être bienveillante envers soi-même est loin d’être un luxe : c’est un acte essentiel pour traverser cette période difficile et s’adapter progressivement à la maternité.

Dans cet article, nous verrons pourquoi la gentillesse envers soi-même est cruciale pendant le post-partum et comment chaque nouvelle maman peut l’intégrer dans son quotidien.

Pourquoi la gentillesse envers soi-même est-elle essentielle ?

L’importance de la bienveillance personnelle

Le post-partum est une période où le corps et l’esprit sont mis à l’épreuve. Chaque femme vit cette transition différemment, mais les challenges sont presque toujours présents. Être bienveillante envers soi-même dans ce contexte, c’est se donner les moyens de se ressourcer et d’apaiser son esprit. La bienveillance personnelle aide ainsi à :

• Réduire le stress : L’adaptation à la vie de maman génère souvent beaucoup de stress, notamment à cause du manque de sommeil, de la charge mentale et des changements hormonaux. Se parler avec douceur et éviter de se juger excessivement contribue à diminuer cette pression.
  
• Améliorer le bien-être émotionnel : La bienveillance envers soi-même aide à mieux vivre les émotions parfois contradictoires du post-partum. Elle permet de traverser les moments de découragement ou de tristesse passagère (baby blues) avec plus de sérénité.
  
• Construire une relation saine avec son bébé : En prenant soin d’elle-même, la maman se sentira plus présente et apaisée avec son bébé. Un état d’esprit calme et bienveillant se transmet aussi au nourrisson, qui ressent les émotions de sa mère.

Les erreurs et croyances limitantes courantes

De nombreuses nouvelles mamans tombent dans des pièges émotionnels courants, influencées par des idées reçues ou des croyances limitantes. Voici quelques-unes des erreurs et fausses croyances les plus répandues en post-partum :

• Se culpabiliser de ne pas “faire assez” : La pression sociale ou les attentes personnelles poussent souvent les jeunes mamans à se juger sévèrement. Elles ont tendance à se dire qu’elles ne sont pas “assez” : assez présentes, assez performantes, assez patientes, etc. En réalité, chaque maman fait de son mieux, et il est important de se rappeler que la perfection n’existe pas.
  
• Penser qu’il est égoïste de prendre soin de soi : De nombreuses mamans pensent qu’elles doivent consacrer toute leur énergie à leur bébé et que tout ce qui n’est pas directement lié au soin du nourrisson est une forme d’égoïsme. Pourtant, la bienveillance envers soi-même permet de recharger ses batteries, et de se sentir mieux équipée pour affronter les défis de la maternité.
  
• Se comparer aux autres : À l’ère des réseaux sociaux, il est fréquent de voir des mamans comparer leur expérience avec celle des autres, parfois idéalisée. Cette comparaison peut générer de l’insatisfaction et alimenter le jugement de soi. Il est essentiel de se rappeler que chaque parcours est unique.

Comment pratiquer la gentillesse envers soi-même en post-partum ?

Accepter ses émotions sans jugement

Le post-partum est souvent accompagné d’une palette d’émotions intenses, allant de la joie à l’anxiété, en passant par des moments de découragement. Plutôt que de chercher à les ignorer ou à les refouler, il est bénéfique d’apprendre à accepter ses émotions sans jugement. Voici comment :

• Prendre du temps chaque jour pour s’écouter : Même si les journées sont bien remplies, prendre cinq à dix minutes pour faire un point sur ce que l’on ressent permet d’éviter l’accumulation de stress. Parfois, simplement reconnaître une émotion (tristesse, fatigue, frustration) aide à alléger le poids émotionnel.
  
• Parler de ses émotions : Confier ce que l’on ressent à un proche, une conseillère post-partum, ou une autre maman permet de libérer ce que l’on garde en soi. Mettre des mots sur ses émotions aide aussi à clarifier et à mieux comprendre ce que l’on traverse.

Se donner des petits moments de répit

Les nouvelles mamans ont souvent tendance à penser qu’elles doivent s’occuper de leur bébé en permanence, mais prendre quelques instants pour soi est bénéfique. Ces petits moments de répit permettent de recharger ses batteries et de retrouver son calme intérieur :

• Planifier des pauses dans la journée : Ces moments de répit peuvent être brefs, mais ils sont essentiels. Prendre cinq minutes pour respirer profondément, se poser, ou écouter une musique apaisante pendant que le bébé dort permet de se ressourcer.
  
• Adopter des gestes de self-care simples : Le self-care n’a pas besoin d’être compliqué. Cela peut être une tasse de thé, l’application d’une crème hydratante, ou quelques minutes pour lire un chapitre d’un livre. L’important est de se reconnecter à soi-même, même pour un court instant.

Pratiquer un discours intérieur bienveillant

Une grande part de la gentillesse envers soi-même réside dans notre discours intérieur. Le post-partum est souvent une période où l’on devient très critique envers soi-même, mais il est possible de changer cela en adoptant un discours plus bienveillant :

• Remplacer les pensées négatives par des affirmations positives : Au lieu de se dire “Je ne fais jamais assez”, essayez de reformuler en “Je fais de mon mieux chaque jour”. Ce type de reformulation aide à développer un état d’esprit positif.
  
• Utiliser l’autocompassion : Lorsque vous traversez une situation difficile, demandez-vous ce que vous diriez à une amie dans la même situation. Cette approche permet de s’accorder la même gentillesse qu’on accorderait à une autre personne, avec le même respect et la même douceur.

Instaurer des rituels bienveillants

Pratiquer la gentillesse envers soi-même peut aussi passer par des rituels qui ancrent cette habitude au quotidien. En voici quelques-uns à adopter :

• Tenir un journal de gratitude : Prendre l’habitude de noter trois moments positifs de la journée, même des petites choses, permet de renforcer les émotions positives et de prendre du recul sur les moments plus difficiles.
  
• Créer une routine d’auto-soin : Intégrer des gestes d’auto-soin dans votre routine quotidienne peut inclure des moments simples comme un massage rapide, une promenade en plein air, ou quelques minutes de méditation. Ces rituels peuvent devenir des moments de recentrage, essentiels pour garder un état d’esprit serein.

Conclusion : La gentillesse envers soi-même, un cadeau pour chaque maman

La période post-partum est remplie de défis uniques, mais elle est aussi une période où chaque nouvelle maman mérite une attention particulière, et cette attention commence par soi-même. Être gentille avec soi-même, c’est prendre le temps d’accepter ses émotions, de se donner des moments de répit, et de développer une bienveillance intérieure.

Prendre soin de soi, se parler avec douceur, et s’accorder des pauses, c’est se donner les moyens de traverser cette période de transition avec plus de sérénité. Cette gentillesse envers soi-même n’est pas seulement un acte personnel : elle a aussi un impact positif sur le bébé, qui bénéficie d’une maman plus calme, plus présente, et plus à l’écoute d’elle-même.

Alors, quelles sont les actions que vous aimeriez intégrer dans votre quotidien pour cultiver cette gentillesse envers vous-même ? Partagez vos idées et vos astuces en commentaire, et ensemble, faisons de la bienveillance une ressource précieuse pour toutes les nouvelles mamans.

Ouvrage de référence :

• « Il n’y a pas de parent parfait » par Isabelle Filliozat
• « Parent sans s’énerver » par Isabelle Filliozat