Sur ce blog, ma priorité est d’aider les mamans à améliorer leur expérience du post-partum. D’une part, je souhaite qu’elles traversent cette période avec plus de douceur et de bienveillance. D’autre part, j’espère les aider à diminuer les risques de détériorer leur santé mentale, au risque de voir débarquer des troubles très douloureux comme la dépression post-partum.
L’une des clés, à mon sens, pour mieux vivre son post-partum, c’est d’accepter qu’on n’est plus la même personne et qu’on ne dispose plus des mêmes ressources. Nous en avions déjà discuté lorsque je vous avais proposé la théorie des petites cuillères pour discuter de la gestion de votre énergie.
L’autre clé, c’est la gestion de ses priorités. Si l’on dispose de moins d’énergie, il est vital de savoir comment l’utiliser correctement pour nous.
Et c’est là que je vous parle de la fameuse histoire des gros cailloux. La connaissez-vous ?
L’histoire des gros cailloux
La métaphore connaît plusieurs formes et plusieurs façon d’être dites, mais voici la mienne.
Un professeur s’adressait ainsi à ses élèves.
« Nous allons faire une expérience ensemble. »
Il leur présenta un bocal vide, qu’il posa devant lui avant de le remplir de gros cailloux jusqu’au bord, puis reprit la parole.
« Maintenant dites-moi, ce bocal est-il plein ? »
Tous les élèves répondirent unanimement : oui, c’était visiblement plein.
« D’accord », répondit le professeur. Il prit une poignée de gravier (ne me demandez pas où il stockait tout ça, c’est comme ça, chhhhht!) et la versa dans le pot. Les graviers se glissèrent dans les interstices entre les gros cailloux et il en rajouta jusqu’au bord, en tapotant pour bien tasser.
Une fois satisfait, il posa à nouveau la question.
« Dites-moi, ce bocal est-il plein cette fois ? »
Cette fois-ci, il y eu un petit moment d’hésitation, les réponses étaient partagées, certains disent oui d’autres non.
Le professeur hocha la tête en silence et versa cette fois-ci du sable dans le pot. Celui-ci vint se glisser entre les graviers et les cailloux. Une fois qu’il eut bien rempli de sable jusqu’en haut du pot, il releva la tête et posa à nouveau sa question.
« Et maintenant, dites-moi, est-ce plein ? »
Cette fois-ci, les élèves répondirent en coeur «non ! »
Avec un sourire, le professeur hocha la tête, et versa de l’eau dans le bocal jusqu’à raz bord.
Puis il s’adressa à nouveau à ses élèves.
« Que nous enseigne cette expérience ? »
L’un des élèves répondit : « Cela nous apprend que même lorsqu’on pense qu’on ne peut plus en rajouter, on peut encore un mettre davantage. »
Le professeur secoua la tête. Il prit un autre bocal vide, et le remplit à raz bord avec de l’eau. Puis il mit un cailloux dedans et le bocal déborda.
Il reprit la parole et répondit :
« La leçon que nous enseigne cette expérience, c’est que si l’on ne commence pas par les gros cailloux, on ne pourra jamais tout faire rentrer dans le bocal. Il faut commencer par les gros cailloux pour pouvoir tout faire rentrer. »
Le bocal d’une maman
Si on l’adapte à votre vie de maman en post-partum, ça veut dire qu’il est extrêmement important de définir quels sont vos gros cailloux à vous, vos priorités, pour que vous puissiez intégrer tout ce que vous souhaitez dans vos journée.
Votre bocal, c’est votre journée, votre quotidien, votre vie.
Ce que vous mettez dans le bocal correspond à vos tâches, vos choix, vos activités.
Votre bocal n’est plus le même qu’avant votre accouchement. Peut-être est-il plus petit. Mais peut-être que vos gros cailloux sont plus nombreux, aussi. Ou plus gros peut-être ?
Si vous commencez par mettre les activités les plus chronophages et les moins importantes, alors vous n’aurez jamais la place de faire passer vos gros cailloux – vos priorités – dans cette même journée.
Identifiez vos gros cailloux
Une notion qui me paraît primordiale ici c’est de définir ce que sont vos gros cailloux. Qu’est-ce que je dois faire passer en priorité ?
En tant que maman, il est vraiment extrêmement important que vous compreniez que vos priorités ne sont pas du tout celles qui étaient les vôtres avant votre accouchement. Votre productivité ne peut plus être mesurée comme avant, ou comme la société le voudrait. Ce n’est pas parce que vous accomplissez plus, ou parce que vous avez donné des signes d’efficacité productive que vous avez pris soin de vos gros cailloux.
Les gros cailloux sont quelque chose d’extrêmement personnel : nous avons chacun des priorités très différentes en fonction de nos valeurs, de notre situation personnelle et professionnelle, de notre âge, de notre niveau d’énergie etc.
En tant que maman en post-partum, certains de vos cailloux vont vous sauter aux yeux : votre enfant est évidemment votre plus beau et plus brillant caillou.
Mais certains autres risque de vous échapper. L’un des gros cailloux que l’on a tendance à oublier le plus souvent, c’est nous-même.
Je le répète souvent dans mes articles, et j’espère que vous ne m’en voudrez pas de le répéter ici encore tant c’est important : vous devez prendre soin de vous ! Votre santé physique et mentale sont des prérequis obligatoires pour que vous puissiez prendre soin de votre enfant. Négliger vos besoins ne peut que nuire à tout le monde à moyen et long terme, car une maman en mauvais état n’est pas capable de subvenir aux besoins émotionnels et attentionnels d’un nouveau-né.
N’oubliez pas que votre corps et votre esprit sont en convalescence et en transformation. Il est extrêmement important de prendre soin de vous-même avec bienveillance.
La matrice d’Eisenhower
La matrice d’Eisenhower peut vous aider à déterminer dans quelle catégorie rentre chaque activité ou tâche.
Dans un tableau à 4 cases, vous pouvez classer vos tâches selon 4 degrés :
- Urgent et important (vos gros cailloux)
- Urgent mais pas important (votre gravier)
- Pas urgent mais important (votre sable)
- Pas urgent et pas important (votre eau)
Ainsi, en vous posant quelques instants pour « ranger » vos activités dans ces catégories, vous n’aurez plus de mal à savoir dans quel ordre remplir votre bocal.
Encore une fois, je vous invite à être très honnête dans votre analyse et à ne pas oublier votre propre repos et votre santé, au même titre que ceux de votre enfant. Un véhicule sans carburant ne va pas voyager loin !
« Chacun sa route, chacun son bocal… »
Je le disais plus haut, vous n’avez plus ni les mêmes ressources ni les mêmes priorités qu’avant votre accouchement.
Mais plus encore, vous n’avez pas le même bocal ni les mêmes cailloux que les autres. Même les autres mamans en post-partum ne peuvent pas avoir exactement les mêmes que vous. Alors même si cela paraît difficile et vraiment énergivore, il est très important dès le départ de faire le point sur vos priorités à vous.
Votre objectif, c’est de remplir vos besoins, ainsi que ceux de votre enfant, et d’améliorer votre propre expérience de vie au quotidien. Rien ne sert de vouloir faire comme les autres mamans qui semblent s’en sortir mieux que vous, car vous ne connaissez pas l’envers du décors et les ressources dont elles disposent derrière le rideau.
Vous pouvez bien entendu vous inspirer des idées qui correspondent à votre situation ou à vos aspirations et valeurs, c’est même une très bonne façon de trouver des solutions rapides. Mais je vous encourage vraiment à ne pas adopter des façons de faire sans réfléchir à leur intérêt pour vous personnellement.
Alors, à quoi ressemblent vos cailloux ? Aviez-vous déjà entendu parler de cette histoire ? Comment l’appliquez-vous dans votre vie ? N’hésitez pas à partager votre avis et votre expérience dans les commentaires 🙂
