Comment naviguer à travers les festivités tout en honorant vos besoins post-partum ? Voilà une question qui me paraît importante, et pourtant si rarement posée. La période des fêtes est en principe synonyme de joie, de retrouvailles familiales, de partage et de cadeaux. Mais pour la plupart des femmes, c’est aussi une période de charge mentale plus importante que d’habitude. Et quand on est maman, le marathon des fêtes devient une véritable épreuve.
Et c’est tellement dommage ! Chères mamans, vous aussi vous avez le droit de savourer cet esprit de fêtes et d’arborer un sourire joyeux. Vous aussi, vous avez le droit de vous joindre à la fête familiale l’esprit léger et le cœur en fête. Comment trouver le juste équilibre entre vos responsabilités et vos besoins, tout en profitant de l’effervescence des fêtes de fin d’années comme tout un chacun ?
Malheureusement, aujourd’hui encore, l’organisation des fêtes de fin d’années reposent encore très largement sur les femmes. En janvier 2023, dans une enquête de l’IFOP, le constat était clair : le Père-Noël est une femme ! 62% des femmes interrogées disent en faire plus que leur conjoint, contre 31% qui évoquent une répartition équitable. Seulement 7% d’entre elles disent en faire moins que leur conjoint. Pour la préparation du dîner, les statistiques sont extrêmement semblables (63% s’en occupent seules, contre 23% de façon égalitaires et 10% déclarent que leur conjoint s’en occupe davantage). 76% des femmes disent s’occuper seules des décorations.
63% d’entre elles déclarent avoir eu des conflits à cause de l’organisation des fêtes ou des cadeaux… Triste constat.
Alors que dire lorsque la femme est en plus une jeune maman en pleine matrescence, soumise à une fatigue mentale et physique supplémentaire ? C’est d’autant plus difficile que la plupart du temps, l’entourage et la société fait mine de ne pas le voir, et considère que la jeune maman doit retourner à ses tâches d’avant comme si de rien n’était. C’est donc la double peine pour elles !
Gérer l’épuisement physique
La première préoccupation évidente est la fatigue physique. Même en dehors des fêtes, c’est un des problèmes principaux des jeunes mamans et pour cause ! Elles sont en convalescence physique après 9 mois de grossesse (et de transformations intenses) et un accouchement sportif (l’équivalent d’un marathon!). Mais elles manquent également de sommeil en raison des cycles très courts de sommeil du bébé.
Alors un seul mot d’ordre : accordez-vous des pauses ! Pendant le post-partum, souvenez-vous que le repos n’est pas une option : c’est une nécessité, pour vous comme pour votre bébé. Si vous voulez tenir le coup tout au long des fêtes, et en profiter au maximum, ne faites pas l’impasse sur votre repos et faites autant de pauses que vous en ressentez le besoin.
Profitez aussi d’organiser vos différentes activités en fonction de votre temps libre : petit à petit, vous allez comprendre le rythme de votre petit bout et déceler des phases régulières pendant lesquelles vous pouvez vous occuper d’autre chose. Planifiez vos tâches pendant ces moments-là pour ne pas être stressée dans votre rôle de maman. N’hésitez pas à vous faire aider, et à prévoir des temps de rassemblement courts mais efficaces, en expliquant vos contraintes. Etre maman est un job à temps plein, ne l’oubliez pas et rappelez-le à ceux qui l’oublient.
Gérer le jugement des autres
En tant que jeune maman, dans notre désir d’être la meilleure maman pour notre enfant et d’avoir l’approbation de notre entourage, nous sommes souvent très inquiète du jugement des autres. En période des fêtes, cette crainte est d’autant plus forte que c’est le moment où toute la famille se réunit, et où les mamans et les enfants sont comparés entre eux. L’angoisse !
Le meilleur outil pour éviter ces situations, c’est avant tout de discuter ouvertement avec vos proches. Exprimez vos besoins liés à votre post-partum, exprimer votre fatigue et votre besoin de soutien ou d’écoute. La plupart du temps, les gens sont bienveillants et tout simplement inconscients de votre réalité. C’est très difficile pour une personne qui n’est pas en pleine matrescence de comprendre ce qu’il se passe, même pour une maman qui est déjà passée par là. En effet, l’expérience de la maternité est très personnelle, et varie énormément d’une génération à l’autre. Prenez donc les paris que vos proches veulent votre bien et vous écouterons.
Et si malheureusement vous n’avez pas l’écoute que vous espérez, il est important de cultiver votre confiance en vous. Vous savez ce que vous vivez, vous vous connaissez mieux que personne. Vous êtes aussi la mère de votre enfant, et vous le connaissez mieux que quiconque. Ayez confiance dans votre jugement et dans l’expression de vos besoins. Si vous sentez qu’on ne respecte pas vos besoins, alors prenez le recul nécessaire pour les satisfaire vous-même, et tant pis pour le reste. Vous devez vous faire passer, votre bébé et vous-même, en priorité. Pourquoi ? Parce que si vous ne prenez pas soin de vous (votre bébé et vous), qui le fera ?
En fin de compte, vous seule vivrez avec les conséquences de vos choix : n’ayez pas peur d’affirmer vos besoins et vos choix, car vous et vous seule devrez les assumer.
N’hésitez pas à vous faire accompagner pour vous aider à cultiver cette confiance en vous : que ce soit par un coaching ou par un suivi thérapeuthique (psychologue, sage-femme, etc), ne restez pas seule avec vos doutes. C’est quelque chose qui peut vous aider sur le long terme.
La difficulté et la nécessité d’établir des limites
Lorsqu’on est jeune maman, la fatigue mais aussi la bulle d’amour dans laquelle nous baignons avec notre enfant nous pousse souvent à vouloir éviter les conflits à tout prix. Et cette fuite du conflit peut parfois conduire à nous faire accepter des situations ou des choix qui ne nous conviennent pas, voire même qui peuvent nous coûter. Particulièrement pendant cette période de vulnérabilité accrue.
Il est donc primordial d’apprendre à poser ses limites, avec douceur mais fermeté. En utilisant une communication douce et authentique, grâce à la bulle d’amour dans laquelle vous baignez avec votre enfant, exprimez vos limites et vos besoins avec clareté.
Et s’ils ne sont pas entendus, apprenez à dire non. C’est simple et tellement important ! Je le répète, mais vous seule (et votre enfant) allez assumer les conséquences de vos choix, alors n’ayez pas peur de les affirmer, d’abord avec douceur si possible. Tenez-vous en à vos choix, surtout s’ils concernent vos besoins ou ceux de vos enfants.
Il arrive que les grands-parents dépassent parfois un peu les limites, critiquant vos choix ou votre façon de faire. Mais n’oubliez pas : VOUS êtes la maman, VOUS êtes les parents. Ils ont eu leur propre histoire de parents, maintenant c’est la vôtre. C’est VOTRE enfant. Même si des conseils bienveillants sont toujours bienvenus, vous seule êtes décisionnaire en fin de compte, vous et votre partenaire.
Encore une fois, n’hésitez pas à vous faire accompagner si vous ne vous en sentez pas capable seule. Construire cette confiance et ces limites autour de vous et de votre famille sont des bases nécessaires et durables pour des relations saines et apaisées à l’avenir.
Dans le prochain article, nous verrons comment vous organiser concrètement pour faire de ces fêtes un moment agréable pour tout le monde, même vous !