Tu es maman. Et parfois, sans trop savoir comment, tu passes en quelques secondes de “je gère” à “je vais exploser si quelqu’un me demande encore où sont les chaussettes du bébé”.
Cette montée de tension, ce trop-plein qu’on n’arrive plus à retenir, cette colère qui surgit sans prévenir… Ce n’est pas “juste toi qui t’énerve un peu”. Ce phénomène a un nom : le Mom Rage.
C’est cette émotion brute, parfois violente, souvent incomprise, qui s’invite quand la fatigue, la surcharge, la solitude ou la pression deviennent trop fortes. Et non, ça ne veut pas dire que tu es une mauvaise mère. Juste une mère… humaine. Avec un niveau d’énergie en mode batterie de brosse à dents en fin de vie.
Dans cet article, je te propose d’explorer les signes précoces du Mom Rage. Ceux qu’on ignore trop souvent, alors qu’ils pourraient justement nous permettre de dire stop avant de perdre pied.
Parce qu’en vrai, ce n’est pas la colère le problème. Le problème, c’est quand on ne l’écoute pas. Et qu’elle finit par parler à notre place, souvent très fort, et parfois sur quelqu’un qui ne l’avait pas mérité (coucou la peluche du salon).
Aujourd’hui, je te partage tout ça avec douceur, clarté et zéro jugement. Parce que tu n’es pas seule, et que ce que tu ressens mérite d’être entendu.
⏱️ Temps de lecture : 5 min
Parce que je sais que tu n’as pas une heure devant toi… et que ton café est probablement déjà froid 😉
Le Mom Rage, ce n’est pas juste “être à cran”
Tu sais ce moment où tu répètes pour la huitième fois “non, on ne tape pas maman avec une cuillère”, et que tu sens ton cœur s’accélérer, ta mâchoire se crisper, et ton envie de hurler grimper en flèche ?
Ce n’est pas “juste de la fatigue”. Ce n’est pas un “manque de patience”.
C’est peut-être du Mom Rage.
Le Mom Rage, c’est cette colère maternelle qui surgit quand les émotions refoulées, le stress, la charge mentale et l’épuisement forment un cocktail… explosif.
Et pourtant, on en parle peu. Ou alors à voix basse, avec un brin de honte, comme si ressentir une colère intense était incompatible avec l’amour d’une mère.
Mais non. Le Mom Rage n’est pas un signe que tu aimes moins ton enfant.
C’est un signal d’alerte, un cri intérieur que ton corps et ton esprit t’envoient quand tu dépasses tes limites, sans avoir eu le temps ni l’espace pour dire “stop”.
C’est souvent ça le piège : tu donnes, tu tiens, tu encaisses… jusqu’au moment où tu ne peux plus. Et c’est là que ça sort — parfois violemment, parfois contre toi-même, parfois contre quelqu’un d’innocent (comme ton partenaire, ou le pauvre distributeur de couches qui a osé se bloquer).
💡 Important à retenir :
Le Mom Rage ne fait pas de toi une mauvaise mère.
Il te dit juste que tes besoins sont en souffrance, que tes limites ont été dépassées, et que tu as besoin d’aide, de pause ou de soutien. Maintenant.
Dans la suite de l’article, on va voir comment repérer les signes avant-coureurs, pour ne pas attendre le point de rupture. Parce que tu mérites mieux que de vivre ces colères en silence.
Les signes du Mom Rage qui s’installent en douce
Le Mom Rage ne débarque pas toujours comme une tempête soudaine. Souvent, il s’infiltre en douce, par petites secousses qu’on ignore ou qu’on minimise.
Tu ne hurles pas encore, mais… quelque chose est en train de changer.
Voici quelques signes précurseurs qui méritent toute ton attention — parce qu’ils sont là pour te protéger, pas pour te faire culpabiliser.
⚠️ Signes physiques
- Tu te sens tendue en permanence (épaules, mâchoires, dos… tout ton corps est en mode « armure »).
- Tu as du mal à respirer profondément — ou tu te surprends à soupirer comme une prof de collège en fin de trimestre.
- Tu as des pics de fatigue brutale, comme si ton corps disait “stop”, mais sans le dire poliment.
⚠️ Signes émotionnels
- Tu ressens une irritation constante, même pour les petites choses (genre… les bruits de mastication. Ou le jouet qui répète “Youpiiiiii !” en boucle).
- Tu pleures sans trop savoir pourquoi.
- Tu as l’impression de ne plus te reconnaître : “Je n’étais pas comme ça avant…”
⚠️ Signes comportementaux
- Tu cries plus vite, plus fort, pour des raisons de moins en moins claires.
- Tu t’éloignes (physiquement ou émotionnellement), parce que tu as peur de réagir mal.
- Tu ressens une envie de tout envoyer valser (le linge, la tétine, ton organisation minute par minute).
⚠️ Pensées récurrentes
- “J’en peux plus.”
- “Personne ne m’aide.”
- “Si une seule personne me parle maintenant, je hurle.”
Tu te reconnais ? Ce n’est pas un bug dans ta personnalité. Ce sont des alertes. Des appels à l’aide. Pas un “défaut” de maman, mais une preuve que ton corps essaie de t’éviter le burn-out émotionnel.
👉 Et si tu t’es déjà surprise à marmonner des trucs pas très tendres à voix basse en pliant des bodies… tu n’es pas seule. (Je parle au nom de toutes celles qui ont déjà dit “j’vais cramer cette panière à linge” avec conviction.)
Dans la partie suivante, on va voir ce qui alimente cette colère. Pas pour pointer du doigt — mais pour mieux comprendre ce qui se passe en coulisses.
Ce qui alimente le feu (et comment poser l’extincteur avant de cramer tout le salon)
Tu ne t’énerves pas “pour rien”.
Même si on t’a déjà fait le coup du “détends-toi, c’est qu’un bébé qui pleure”, il faut remettre les pendules à l’heure : ce n’est pas le cri qui t’épuise, c’est tout ce qu’il y a autour.
Le Mom Rage ne naît pas d’un seul coup. Il s’alimente de petites choses, invisibles à l’œil nu, mais qui s’accumulent comme des brindilles dans un barbecue émotionnel (et spoiler : y’a plus de couvercle).
🔥 1. La surcharge invisible
Tu fais mille choses en même temps. Tu prévois, tu anticipes, tu compenses.
Et parfois, tu as juste envie de hurler : “Mais pourquoi je suis la seule à penser à acheter des cotons-tiges ?!”
Cette charge mentale, ce n’est pas un détail. C’est un boulot à plein temps, non reconnu, non rémunéré, et avec des réunions nocturnes non sollicitées (coucou les réveils à 3h17).
🔥 2. Le manque de pause
Tu n’as pas le temps de manger chaud, d’aller aux toilettes tranquille, ou de terminer une phrase sans être interrompue par un cri ou une couche pleine. Ton corps reste en tension. Ton cerveau en vigilance.
Et à force de ne jamais débrancher, tu crames.
🔥 3. L’isolement émotionnel
Tu peux être très entourée… et te sentir seule quand même.
Parce que les gens te demandent comment va le bébé, mais rarement comment toi tu vas.
Et toi, tu souris. Tu dis “ça va”. Alors qu’en vrai, à l’intérieur, c’est un peu Bagdad.
🔥 4. La pression de la “bonne mère”
Tu veux bien faire. Tu veux tout bien faire. Et tu te juges sévèrement à chaque craquage, chaque moment où tu n’es pas douce, calme, patiente, instagrammable.
Résultat : tu t’en veux d’être en colère… alors que tu étais déjà au bout. Et cette culpabilité rajoute une bûche dans le feu. Voilà voilà.
💡 La bonne nouvelle : on peut apprendre à repérer ces déclencheurs. Et même à ralentir avant le crash. Dans la prochaine partie, je te partage des pistes simples et concrètes — pas des “astuces magiques”, mais des réflexes de survie pour souffler avant que ça pète.
Parce que tu n’as pas signé pour être une cocotte-minute émotionnelle.
5 réflexes simples quand tu sens le Mom Rage arriver
Le but ici, ce n’est pas de t’ajouter une to-do de plus (“Pense à ne pas péter un câble aujourd’hui 😅”), mais de t’offrir des outils simples, concrets, que tu peux adapter à ta réalité.
Des petits gestes qui ne changent pas tout… mais qui peuvent changer le moment. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut.
🧘♀️ 1. T’éloigner. Oui, vraiment.
Si tu sens que tu vas exploser, tu as le droit de sortir de la pièce.
Ce n’est pas fuir. Ce n’est pas abandonner ton enfant.
C’est te protéger (et protéger lui, aussi, soyons honnêtes).
Même 30 secondes. Même si c’est juste pour respirer dans les toilettes avec un gant de toilette sur le visage. C’est ok. C’est vital.
🌬 2. Respirer pour de vrai
Tu sais, cette fameuse “grande inspiration” qu’on te répète dans tous les livres de parentalité ?
Bah… elle fonctionne. Sauf qu’on oublie souvent de le faire quand ça chauffe.
Essaie ce mini protocole simple :
- Inspire par le nez 4 secondes
- Bloque 4 secondes
- Expire lentement 6 à 8 secondes (comme si tu soufflais dans une paille)
- Refais 2-3 fois
🧠 Ton système nerveux va capter le message : “Danger terminé. On peut redescendre.”
🗣 3. Mettre des mots sur ce que tu vis
À voix haute ou dans ta tête : nomme ce que tu ressens.
Pas pour analyser. Juste pour sortir de l’état “je vais tout casser”.
“Je suis épuisée. J’en ai marre. J’ai besoin d’aide.”
Ça suffit. Tu n’as pas besoin d’être poète. Juste honnête.
🧷 4. Crée un signal d’alerte perso
Un objet, un mot, un geste. Quelque chose qui t’aide à prendre conscience que tu montes en pression, avant que ce soit irréversible.
Exemples :
- Porter un élastique au poignet et le toucher quand tu sens la vague arriver
- Un mot-clé dans ta tête : “pause” – “orange” – “STOP, SABINE, STOP”
- Une alarme douce sur ton téléphone à 18h : “Comment tu te sens là tout de suite ?”
🧡 L’idée, c’est d’interrompre l’autopilote, celui qui t’emmène direct à la zone rouge.
🤝 5. Prévoir du relais
Pas facile, mais essentiel. Tu n’as pas à tout faire seule.
Identifie une personne à qui tu peux dire “J’ai besoin que tu prennes le relais 10 minutes” sans te justifier.
Et si ce relais n’est pas là à l’instant T, rappelle-toi : ce n’est pas toi le problème. C’est le manque de soutien autour. Et ça, ça se répare aussi.
🧩 Ce ne sont pas des solutions miracles.
Mais ce sont des petits outils pour t’aider à rester connectée à toi-même, même quand la tempête menace.
Dans la conclusion, on va parler de tout ce que tu n’es pas obligée de porter seule. Et surtout, de ce que tu peux faire pour avancer sans te juger.
Tu n’es pas seule, et tu n’es pas en train d’échouer
Le Mom Rage, ce n’est pas un bug dans ta maternité.
Ce n’est pas un signe que tu es instable, trop sensible, ou que tu fais “mal les choses”.
C’est un signal. Une sorte d’alerte du corps et du cœur qui dit :
“Il y a trop, là. Il faut que quelque chose change.”
Et tu sais quoi ? Aucune maman ne traverse ce post-partum les doigts dans le nez en chantant des berceuses.
Aucune ne passe à côté de la fatigue, du doute, ou de la charge mentale sans au moins une fois se dire : “Mais pourquoi personne ne m’a prévenue ?”
Ce que tu ressens, c’est légitime.
Ce que tu vis, tu n’as pas à le porter seule.
Tu as le droit d’être en colère.
Tu as le droit d’avoir besoin de répit.
Tu as le droit de poser des limites, de dire “stop”, de demander de l’aide, même (surtout) quand tu crois que tu devrais “gérer”.
Et surtout : tu as le droit de continuer à t’aimer dans cette version de toi qui apprend, tâtonne, craque parfois — mais qui aime profondément.
Et toi ?
C’est quoi le signe chez toi que la cocotte-minute est en train de siffler ? Viens en parler en commentaire. Pas pour faire une collection de craquages, mais pour créer un espace vrai. Où on peut respirer un peu, sans pression. Ensemble.