On connaît tous plus ou moins les bénéfices que la méditation peut apporter, tant en terme de gestion du stress, de productivité que de santé mentale en général. Et, dans la période du post-partum où les bouleversements sont nombreux et énergivores, les mamans ont plus que jamais besoin d’aide pour gérer à la fois leur charge mentale, leur équilibre émotionnel et leur énergie. La méditation est un précieux allié pour cela.
Et pourtant, bien qu’on le comprenne intellectuellement, combien d’entre nous s’y mettent réellement ? Trouver du temps pour méditer semble une tâche impossible, une contrainte de plus à la longue to-do list d’une nouvelle maman épuisée, c’est décourageant ! Il n’est pas rare qu’il y ait une vraie résistance (consciente ou non) à mettre en place ce petit rituel, tant on a le nez dans le guidon et que la peur de « perdre du temps » nous tenaille.
Mais ne baissez pas les bras! Aujourd’hui, nous allons voir ensemble comment trouver ce temps, et pourquoi la méditation sera au contraire votre meilleure alliée dans votre quotidien, et non pas un poids supplémentaire sur vos épaules. Ces petits moments de méditations vous apporteront d’énormes bénéfices, et surtout, vous donnerons paradoxalement plus de temps et d’énergie pour le reste de votre quotidien.
Les idées reçues qui empêchent les mamans de s’y mettre
A force d’entendre parler de méditation et de ses bienfaits, vous avez sûrement en tête tout un tas d’idées de ce qu’est sensé être la méditation. Vous commencez à faire la liste de toutes les contraintes de concentration et d’organisation que ce moment « hors du temps » va vous imposer.
Ces idées reçues sont nos pires ennemis et de vrais barrières dans nos esprits qui nous empêchent de mettre en place quelque chose de 100% bénéfique pour nous et pour toute notre famille. Il est vraiment important de les comprendre et de les débunker pour pouvoir avancer. Voici la liste des 6 idées les plus répandues.
La méditation, c’est difficile !
Souvent on s’imagine qu’il faut de l’expérience pour parvenir à vraiment méditer et nos premières expériences semblent imparfaites et décourageantes par rapport à ce qu’on imagine qu’on attend de nous (mais d’où viennent ces attentes sinon de nous-même?) Mais ce qui est difficile, c’est qu’on ne se laisse souvent pas l’occasion d’être mauvais et de progresser. Avez-vous déjà vu un nageur débutant se lancer dans les jeux olympiques ?
Bon, à part cette légende vivante, on est d’accord que c’est pas courant ! Alors vous aussi, laissez-vous le temps de débuter. La méditation n’est pas difficile, mais vouloir imiter les maîtres dès le début, c’est se tirer une balle dans le pied. Soyez cool avec vous-même.
Il faut arrêter ses pensées
On se figure que la méditation exige l’arrêt de nos pensées, le silence de notre cerveau. Spoiler alert : c’est impossible ! Notre cerveau ne s’arrête absolument jamais, même pendant le sommeil, alors vous imaginez bien qu’il ne va pas s’arrêter de fonctionner parce que vous le lui demandez (même très gentiment).
Il faut vider son esprit
Comme le point précédent, « vider son esprit » est une illusion : notre esprit est tout le temps en train de fonctionner, en dehors de notre volonté, car notre cerveau fait partie de notre corps et que tout notre corps fonctionne pour que nous restions en vie. Vous ne pouvez pas vous empêcher de penser et votre esprit continuera à fonctionner que vous le vouliez ou non. Mieux vaut donc faire le deuil de cette fausse idée très vite pour pouvoir enfin avancer.
Il faut être totalement calme et immobile
On a tous en tête l’image de ces méditants assis en silence sur leurs jolis coussins ou sur des cailloux sous des cascades (…) dans des positions exigeant souvent une souplesse que certains d’entre nous n’ont pas. Personnellement, la position du lotus me fait trop mal pour l’envisager, alors me détendre dans cette position en restant immobile, c’est mort ! J’ai des crampes rien que d’y penser … Faut-il être souple pour méditer ? Faut-il rester immobile tel Bouddha pour y parvenir ? Heureusement non ! Il est possible de méditer dans le calme et l’immobilité, mais c’est quelque chose que seules certaines personnes expérimentées pourront faire avec facilité. Ne visez pas les jeux olympiques la première fois que vous apprenez la brasse ! (oui j’adore cette métaphore)
Il faut un environnement silencieux et/ou une pièce sombre
On pense que la méditation est quelque chose qui demande un état proche du sommeil. D’ailleurs, dans mes premières tentatives, j’avoue que je me suis endormie. Et je parie que je ne suis pas la seule dans ce cas 😉 Heureusement, méditer ne demande rien de tout cela ! Méditer est quelque chose que l’on fait en conscience, ce qui est le contraire du sommeil.
Il faut être seul pendant une longue durée
L’isolement, tout comme le silence et l’immobilité, est quelque chose qui est possible lorsqu’on a une certaine pratique. Mais ce n’est absolument pas nécessaire, et surtout cela ne convient pas à tout le monde. E si vous êtes comme moi, l’isolement est probablement une situation aggravante : c’est le moment où mes pensées se lancent dans des tourbillons de folies, où mon esprit s’échauffe et part dans des réflexions aussi variées que touffues. Le contraire de la méditation, quoi.
Donc en résumé…
Bref, si je dois résumer une réponse à ces six idées reçues : c’est tout faux ! Quand on médite, l’objectif premier c’est d’apprendre à accueillir toutes nos pensées, nos sensations, les sons qui nous parviennent, tout ce qu’on peut vivre et expérimenter dans l’instant. On cherche à atteindre un état où notre esprit parvient à trouver le calme et l’apaisement, et ce quel que soit l’environnement dans lequel nous sommes, surtout en tant que parent.
Donc, de façon contre-intuitive, dans une pièce bruyante ou avec nos enfants, qu’il y a beaucoup d’activité autour de nous, « More is Better » comme disent les anglophones. Le bruit qui nous entoure sera notre allié, car cela va entraîner notre capacité à être plus en conscience (awareness), ce qui est une compétence dont on a vraiment besoin en tant que parent. Plus on peut accueillir dans notre conscience, moins on va se sentir débordé(e) par le fait d’avoir beaucoup de choses à gérer.
Une dernière pour la route : la méditation, ce n’est pas pour tout le monde
La toute dernière idée fausse que je voudrais partager avec vous c’est celle-ci : méditer, c’est pour certaines personnes, et pas pour d’autres. Il n’y a rien de plus faux ! Le soucis, c’est que souvent, on se lance dans la méditation avec en tête un modèle irréaliste et trop éloigné de nos capacités actuelles. Or la méditation, comme n’importe quelle pratique, est une activité dans laquelle on peut progresser. On peut démarrer n’importe quand, avec nos capacités du moment, et c’est en pratiquant petit à petit qu’on parviendra à entraîner notre esprit à trouver ce calme que l’on cherche à cultiver. La première fois que vous avez fait vos lacets, c’était probablement compliqué, inachevé et frustrant. Pourtant, aujourd’hui, je suis convaincue que vous le faites sans même y réfléchir.
Alors acceptez que vos premières méditations (et quelques unes des suivantes aussi, soyons honnêtes) soient insatisfaisantes ou peut-être pas aussi ressourçantes que vous l’auriez voulu : vous avez commencé, et vous allez progressé. Célébrez chacune de vos tentatives et soyez fière de prendre soin de vous !
astuces créatives pour vous aider à rendre la méditation plus facile pour les mamans
J’espère que vous êtes maintenant rassurées sur le fait que la méditation, c’est quelque chose d’abordable et de beaucoup moins « ritualisé » et exigeant qu’on l’imagine souvent. Mais alors comment et quand méditer ?
En vérité, quand vous voulez, dès que vous le voulez : pendant les temps de jeux, pendant qu’on fait un calin, pendant l’allaitement, pendant qu’on fait le ménage ou la vaisselle, pendant qu’on mange même ! On peut transformer tous ces petits moments en quelque chose qui sera profondément bénéfique pour vous et pour votre famille.
Pour cela, il suffit de répondre à ces deux mini-règles que je vous propose.
Faites-en un moment court et agréable
Même 3 à 5 minutes peuvent être très puissants/efficaces (il peut se passer beaucoup de chose dans ce petit laps de temps). Ne vous prenez pas la tête pour essayer de méditer pendant 10 minutes ou 20 minutes. Au départ, c’est beaucoup trop compliqué à faire et à organiser, et comme nous l’avons vu, c’est en méditant que vous deviendrez à l’aise avec la pratique. Petit à petit, naturellement, vous allez augmenter vos temps de méditations si cela vous convient, à mesure que vous vous habituez à la pratique et que vous en tirez les bénéfices dans votre quotidien. Cela deviendra un geste presque automatique (comme vous brosser les dents 😉 ) Alors pour commencez, privilégiez des moments courts et qualitatifs, c’est bien suffisant.
Créez des moments de méditation « intégrée » au long de votre journée
Méditez pendant vos autres activités, vous n’avez pas besoin d’en faire un moment totalement dédié. Ca peut être :
- pendant que vous échangez des regards avec votre bébé ;
- s’entraîner à être 100% présente avec vos enfants quand ils parlent, quand ils jouent ;
- se concentrer sur ses sensations corporelles quand vous marchez, quand vous faites vos tâches ménagères ;
- s’entraîner à envoyer des pensées d’amour et de bienveillance à ses proches, à ses enfants, à soi-même ;
- pendant le coucher, quand on berce son enfant, ou tout au long de la journée, on peut s’entraîner à identifier et nommer nos pensées, nos humeurs, nos émotions ;
- on peut se concentrer sur les sensations agréables lorsqu’on boit de l’eau, quand on jardine et qu’on se connecte à la nature, ou quand on profite de l’air frais en promenade en famille ou avec son chien
- etc.
Quand on se focalise sur le fait d’être consciemment attentif à l’instant présent, quel qu’il soit, et quoique ce soit qui puisse se passer autour de soi, on pratique la méditation. J’aime particulièrement le faire pendant que je fais la vaisselle ou des tâches qui, par nature, ne me sont pas forcément agréables mais que je dois faire. J’en profite pour me concentrer :
- sur mon état mental (suis-je fatiguée ? Suis-je motivée ? Enthousiaste ? Inquiète ? Détendue?)
- ou sur la chaleur de l’eau mélangée à la légerté parfumée la mousse sur mes mains (quel parfum ? Est-ce que le débit d’eau est fort ou doux ? Est-ce que l’eau est tiède, chaude, fraiche ? Est-ce agréable ou non ?),
- ou encore sur l’objet que je lave en voyant petit à petit la nature originelle émerger sous mes efforts…
Toutes ces choses m’ancrent dans le présent, rendent ce moment plus doux, plus léger, et apaisent mon esprit qui se détache, le temps d’une petite méditation, des préoccupations et des ruminations habituelles. J’en sors généralement bien détendue, souriante, plus légère et étonnamment plus disponible pour tout ce qui m’attend ensuite.
les bénéfices tangibles d’inclure la méditation dans votre vie
Si vous êtes encore en train de me lire, c’est que vous avez déjà entendu parler des bénéfices de la méditation. Cependant, j’aimerais vous présenter également ces bénéfices du point de vue de cette nouvelle pratique que je vous invite à essayer et que j’ai personnellement expérimentée.
Pratiquer la méditation de façon intégrative et créative procure énormément de bénéfices transformationnels.
On crée un « sanctuaire » en soi-même
La méditation devient un « lieu » où l’on prend soin de soi, où l’on est bienveillant envers soi-même. On peut lâcher un peu de la tension de temps en temps pendant la journée. On peut lâcher le stress de notre to-do list infinie et nous concentrer quelques instants sur quelque chose ou quelqu’un que l’on aime, et profiter un peu plus chaque jour de cette émotion si agréable. C’est exactement ce que j’ai essayé de vous raconter plus haut avec ma séance de vaisselle méditative.
La méditation nous « rend » du temps disponible
La méditation s’inscrit dans notre vie, elle ne doit pas nous prendre du temps mais se glisser dans notre quotidien pour nous aider à libérer notre esprit et le rendre plus disponible pour le reste. Ce moment hors du temps nous permet de lâcher ces milliers de choses qui encombrent notre esprit en permanence (notre stress, nos préoccupations, etc) et cette pause est un vrai soulagement pour l’esprit. C’est un peu comme si vous faisiez un peu d’étirements ou du yoga pour votre corps : votre esprit sera un peu plus alerte, plus reposé et plus ouvert que quelques instants avant. On devient vite accro à ces bulles de bien-être.
La méditation nous rend plus efficace et plus empathique
Ces petits moments ressourçants nous aident à être plus calmes, plus concentrés, plus productifs. En effet, la science a prouvé nous augmentons nos capacités décisionnelles lorsque le stress est diminué. Donc plus nous arrivons à trouver du calme et de l’apaisement, plus nous serons efficace pour le reste des choses que nous avons à gérer dans le quotidien : la crise de colère de bébé-chou, le repas de famille qui s’éternise, la 15ieme réunion de la journée… je suis sûre que vous voyez l’idée.
La méditation nous rend plus aimable et plus aimant
Cela nous entraîne à être vraiment présent pour ceux qu’on aime. Notre temps avec eux est enrichi, nous gagnons en qualité dans nos relations. En effet, si vous vous sentez plus calme et plus sereine, vous serez forcément plus aimable et plus disponible dans vos relations aux autres. Le fait d’avoir pu consacrer quelques instants pour vous-même fait que vous serez plus encline à donner un peu d’attention aux autres. Vos relations s’en retrouvent plus qualitatives, avec vos proches, vos compagnons, vos enfants, etc. Et des relations apaisées et qualitatives, c’est aussi une source de joie et d’apaisement précieuse ! C’est une merveilleux cercle vertueux.
Conclusion : Relevez mon défi !
Lorsqu’on s’autorise ainsi à intégrer la méditation de façon créative et « invisible » dans notre vie, on crée plus de qualité dans notre vie en général, dans nos relations, on est plus à l’écoute de soi et des autres, plus détendus, plus disponible pour tout ce que la vie nous propose.
Alors si cet article a suscité votre curiosité ou vous a convaincue, je vous lance un petit défi.
Passez à l’action : choisissez une activité quotidienne de votre vie (douche, marche, sieste, jeux, cuisine, ménage, etc) et transformez la en une méditation de 3 à 5 minutes. Soyez présent dans l’instant, écoutez vos sensations corporelles, identifiez vos émotions, accueillez les sensations (toucher, son, odeurs, etc) qui vous entourent et respirez profondément.
Voilà, ca y est, vous y êtes : vous méditez ! 😉
N’hésitez pas à partager vos avis, témoignages et expériences en commentaires : j’ai hâte de savoir ce que vous avez pensé de ce petit défi !;)
